Survivre à l’open space

Plus de 60% des salariés travaillent aujourd’hui dans des bureaux dits « open space », et ce chiffre continue d’augmenter. Ces grandes étendues de bureaux ont, bien sûr, leurs avantages. Mais ils ont aussi un énorme défaut : ils plombent la productivité. En moyenne, les salariés en open space ont 3 fois plus de difficulté à se concentrer sur leurs travaux que les salariés en bureaux individuels.

Voici quelques astuces qui vous permettront de retrouver un peu de sérénité.

Open space gigantesque sans cloisons

L’open space, version « monde parfait »

Créé dans les années 90, l’open space devait révolutionner la façon dont les gens travaillaient entre eux. C’était un espace plein de promesses :

  • Meilleure communication entre les personnes
  • Création de liens plus profonds que la stricte relation professionnelle
  • Environnement de travail plus convivial
  • Moins d’isolement et plus d’interactivité

Avec un bonus non négligeable, jusqu’à 40% de surfaces gagnées dans les bureaux. Et avec le cours de l’immobilier actuel, on le sait : moins de mètres carrés, c’est moins d’euros dépensés !

Dans la pratique…

C’est beaucoup moins rose !

En tête des inconvénients remontés : le bruit. C’est cette sonnerie de téléphone portable extravagante qui retentit à longueur de journée. Ou ce collègue qui fait profiter tout le plateau de ses conversations téléphoniques. Ou tout simplement des réunions (tout ce qu’il y a de plus professionnel) improvisées au poste de travail de votre voisin.

Parmi les autres inconvénients, on trouve :

  • les problèmes de passage (les allées et venues entre les bureaux)
  • les interruptions incessantes (puisque votre porte n’est pas fermée, c’est que vous êtes disponible… peu importe que ce soit parce que vous n’avez PAS de porte)
  • la sensation d’être espionné en permanence (vous avez déjà remarqué comme tous les gens qui passent dans votre dos scrutent votre écran pour savoir ce que vous faites)
  • l’absence d’intimité (essayez de passer un coup de fil privé sans que tout le bureau connaisse votre vie…)
  • les querelles de confort (le collègue qui laisse la fenêtre grande ouverte en plein hiver, ou celui qui vit dans le noir toute l’année parce-que-la-lumière-fait-des-reflets-sur-son-écran)

Toutes ces nuisances occasionnent  des difficultés de concentration et de la fatigue, qui plombent votre productivité.

Manuel pratique de survie

L’objectif de ces solutions n’est pas de transformer votre bureau open space en bureau privatif. Non seulement ce n’est pas possible, mais en plus, ce serait dommage de vous priver de ses avantages. L’idée est donc de mettre en place des solutions simples pour dissuader les importuns (mais pas les visiteurs « utiles ») et pour vous aider à vous concentrer sur vos tâches les plus compliquées.

Solutions permanentes

  • Rendez-vous difficile d’accès. Plantes vertes, piles de dossiers, … Tous les obstacles sont bons pour vous soustraire à la vue des interrupteurs potentiels.
  • Découragez le visiteur qui veut s’attarder. Retirez tout ce qui peut faciliter la prolongation de sa visite. Évitez par exemple de laisser une chaise vide à proximité de votre bureau…
  • Personnalisez votre bureau. Affichez quelques photos, mettez des bibelots, … Vous devez vous sentir chez vous, et surtout, votre visiteur indésirable doit lui aussi sentir qu’il est chez vous !
  • Contrez les curieux. Si les gens qui passent dans votre dos ont tendance à épier ce que vous faites sur votre écran, sachez qu’il existe des filtres de confidentialité qui se fixent sur votre écran et empêchent de voir ce qui est affiché si on n’est pas juste en face de l’écran.

Solutions ponctuelles

Les solutions qui vont suivre ne doivent pas être appliquées en permanence, si vous ne voulez pas être catégorisé comme un associal total. Utilisez-les plutôt ponctuellement, quand vous travaillez sur une tâche qui demande de la concentration.

  • Coupez-vous du bruit. Certains utilisent des boules quiès pour se couper du bruit de l’open space. Personnellement, j’ai du mal à travailler dans un silence total. Je préfère écouter de la musique à la place. Ainsi, je remplace le bruit de fond irrégulier de l’open space (qui me déconcentre beaucoup), par un bruit de fond maîtrisé (qui ne me dérange donc pas). Pour cela, je vous conseille des écouteurs intra-auriculaires : leurs embouts permettent d’atténuer les bruits extérieurs, ça repose du brouhaha de l’open space et ça permet de baisser le volume pour protéger vos oreilles ! Mon modèle préféré : les écouteurs Creative EP-630.
  • Isolez-vous. En dernier recours, quittez votre bureau et installez-vous dans une salle de réunion le temps d’accomplir une tâche complexe. Dans la mesure du possible, essayez de la choisir un peu éloignée de votre poste de travail pour ne pas continuer à être dérangé. Mais restez joignable en cas d’urgence (par mail, téléphone ou messagerie instantanée, ou sinon en indiquant où vous allez à un collègue de confiance), sinon cela pourrait se retourner un jour contre vous…

 

 

Image: Phil Whitehouse / Flickr.com