Pourquoi l’imprévu nous perturbe-t-il autant ?
Au moment de la parution de la série d’articles sur la gestion du temps, Lionel avait soulevé la question de la gestion des aléas. Vous savez, tous ces imprévus qui viennent les uns après les autres mettre notre journée par terre : les urgences, les sujets plus compliqués que prévu, les sollicitations des uns et des autres, …
Tous les jours, on jure qu’on ne nous y reprendra plus. Et pourtant… Voici la principale erreur que nous avons (tous) tendance à commettre, et comment y remédier.
Là où ça coince
L’imprévu, en lui-même, n’a rien de très surprenant. Certains seront sûrement tentés de répondre que si, justement, l’imprévu est surprenant puisqu’on ne s’y attendait pas.
Ce n’est pas faux. Mais c’est voir le verre à moitié vide : « Je n’y peux rien, c’est un imprévu ».
Essayons au contraire de voir le verre à moitié plein : la moitié qui vous donne les moyens d’agir quand même. C’est tout de même mieux que de se sentir victime d’un aléa !
Sincèrement, ça vous arrive souvent une journée où tout se passe comme prévu de A à Z ? En tout cas, moi, ça ne m’arrive quasiment jamais, même pas le week-end !
Donc finalement, on ne peut peut-être pas prévoir ce que sera l’imprévu, mais une chose est sûre, c’est qu’il y en aura !
Le vrai problème, c’est que nous nous obstinons à vouloir sur-planifier nos journées. Que ce soit en faisant des listes de tâches qui débordent, ou simplement en comptant sur tout le temps libre qu’il nous reste pour pouvoir tenir un délai ou rattraper un retard. Chaque seconde disponible est occupée par une tâche déjà planifiée.
Alors, quand il arrive un imprévu, forcément, ça coince !
Comment l’éviter
Ce site n’ayant aucun penchant pour l’ésotérisme, je ne vais pas vous demander de lire l’avenir dans votre tasse de café pour prédire l’imprévu. Non, je vais partir du principe que notre imprévu va rester fidèle à sa définition, et donc que rien ne permettait de le prévoir.
Une seule chose est quand même prévisible : il y aura toujours des imprévus. La solution est donc de se garder une réserve de temps en prévision d’aléas potentiels. Et si jamais, vous tombez sur une de ces journées magiques où tout se passe sans encombres, vous pourrez toujours profiter de ce temps pour prendre de l’avance sur votre journée du lendemain, ou pour vous détendre.
D’ailleurs, il y a des fois où nous prenons spontanément cette réserve de temps. Un exemple typique de la vie parisienne : un RER en retard à cause d’un incident technique, c’est un imprévu. Pourtant, le Parisien qui doit se rendre à un rendez-vous important prendra spontanément une bonne demi-heure de marge…
Par contre, le même Parisien n’ayant pas de rendez-vous plus important que cela, ne prendra aucune marge. Pourtant le risque d’aléa est le même…
Pourquoi réagir différemment dans ce cas ? Quand il y a un enjeu, la raison l’emporte sur l’espoir d’avoir de la chance. Sans enjeu, l’utopie a la voie libre…
Combien de temps prévoir ?
Il n’y a pas de réponse universelle à cette question. Et je ne pourrai pas y répondre à votre place…
Mais je peux quand même vous indiquer les trois facteurs qui vont impacter la réserve de temps dont vous aurez besoin :
- la nature de votre travail
- votre environnement
- votre expérience
La nature de votre travail
Quelle est votre part d’exposition aux sollicitations imprévues ? Plus vous y serez exposés, plus vous devrez prévoir une réserve de temps importante, c’est-à-dire planifier moins, voire ne rien planifier du tout pour les métiers sont essentiellement « réactifs ». C’est le cas, notamment, des pompiers, des services clients. Difficile dans ce genre de profession de planifier grand chose, puisque leur rôle est de répondre aux sollicitations dès qu’elles arrivent.
Votre environnement
Quelqu’un qui travaille dans un bureau individuel fermé sera beaucoup moins exposé aux interruptions qu’une personne travaillant en open space ou dans la même pièce que celle ou ses enfants joue…
Votre expérience
C’est le dernier facteur qui peut influencer votre exposition aux imprévus. En effet, à travail et environnement identiques, une personne sans expérience devra prévoir une marge beaucoup plus importante (pour pallier aux difficultés découvertes en chemin) tandis qu’une personne beaucoup plus expérimentée sera à quoi s’attendre et aura une meilleure vision du temps nécessaire.
C’est le même principe qu’en gestion de projet. On donne une durée estimée à chaque tâche, mais on augmente cette première estimation d’un pourcentage qui dépend du risque, du niveau de maîtrise de la tâche.
En résumé :
Prévoyez du temps pour l’imprévu !
Cependant, il y aura toujours des fois où vous n’aurez malgré tout pas prévu assez de temps pour faire face aux aléas. Mais ça, ce sera l’objet du prochain article…
Et vous, vos journées sont-elles souvent chamboulées par des imprévus ? Comment vivez-vous cela ? Quelles sont vos astuces pour bien gérer les aléas ?
Image: FreeDigitalPhotos.net
Salut Virginie,
C’est un vrai problème. C’est également la raison pour laquelle on ne devrait pas remplir plus de la moitié de son agenda: pour laisser la place aux imprévus.
Pour ma part, pas plus ésotérique que toi, j’ai pris le parti de noter durant 15 jours dans un petit carnet le temps et la nature des imprévus. Deux effets à cela.
1. Je me suis rendu compte du temps pris par les imprévus dans ma vie. C’est un temps que je laisse libre désormais.
2. Je me suis rendu compte que certains imprévus pouvaient cesser de l’être si je changeais ma manière de faire.
Comme tu le dis dans l’article: on ne peut peut-être pas prévoir ce que sera l’imprévu, mais une chose est sûre, c’est qu’il y en aura !
A bientôt
Stéphane
Oh que oui les imprévus font parti de mon quotidien … en fait c’est la nature même de mon métier qui consiste en grande partie à résoudre les problèmes de gens (en informatique je précise) donc oui même si chaque jour je ne sais pas vraiment ce que je vais faire, ce dont je suis sur c’est que je n’aurais pas le temps de m’ennuyer !
Beaucoup de personnes ne savent pas gérer la déception et les diverses conséquences causées par les imprévus! Or qu’il faut bien gérer cela pour qu’il y aura une bonne harmonisation dans la vie! Merci pour l’article!
Bonjour Virginie,
Un excellent billet une fois de plus ! Tu devrais vraiment penser à écrire un ouvrage.
J’ai la même problématique que Xavier à savoir une activité exposée aux imprévus dans la gestion des clients de l’entreprise même si j’arrive à trouver des solutions pour éviter de me laisser submerger par les travaux à réaliser.
amicalement
@ Xavier et Lionel
Je connais ça aussi, puisque mon activité consiste pour un tiers de mon temps (en moyenne) à assister des utilisateurs, un autre tiers à travailler sur des projets courts termes et le dernier tiers sur des projets longs termes. Je me suis fait avoir pendant pas mal de temps à compter sur le fait que les utilisateurs n’auraient pas de problèmes pour tenir les délais qu’on m’imposait. Et forcément, c’est toujours dans ces moments-là qu’arrivent les plus grosses crises…
Depuis j’ai changé de stratégie : j’explique les risques, pourquoi le délai n’est pas réaliste dans la vraie vie et je négocie un délai plus approprié. Et si tout se passe bien, c’est bonus !
Bonjour Virginie
Je pense qu’on n’est pas tous égaux face à l’imprévu. Certains savent le gérer, d’autres pas. D’autres enfin, savent le gérer mais sans l’apprécier car ils ont l’impression qu’il les aura mis en retard sur leur programme.
Pour ma part, mon activité professionnelle comporte une grande part d’imprévu. Mais j’aime ça. C’est la garantie qu’aucune de mes journées ne se ressemble. et j’en retire une grande satisfaction lorsque je m’en retourne et que je réalise que j’ai évité toutes les embuches.
Bonjour Virginie,
Et c’est vrai que ça marche vraiment bien !
Puisque l’imprévu arrive régulièrement (statistiquement), il suffit de l’inclure dans le planning et de prévoir ce qu’on fera au cas ou il n’arrive pas…
Le contraire équivaut à se mettre la tête dans le sable… 🙂
Merci et à bientôt
Luc Mister-no-stress